Le 2 avril dernier, la direction de LM Wind Power se félicitait de l’entrée à la Bourse de New-York de sa société-mère GE Vernova, elle-même filiale du groupe Genral Electrics. Ce même groupe qui a racheté et largement abîmé Alstom, fleuron industriel français.
Au moment même où la perspective de dividendes importants faisait couler le champagne, la moitié des 650 salariés du site LM Wind Power de Cherbourg se retrouvaient touchés par des mesures de chômage partiel. Une fois de plus, le marché de l’énergie européen a dysfonctionné, la direction avançant les retards de développement des projets d’implantation des éoliennes notamment celui de Dogger Bank.
S’il le fallait encore, la preuve est faite que le marché est une impasse pour la développement et la gestion du secteur industriel de l’énergie. Ce secteur est un bien commun. A la veille des commémorations du 80e anniversaire du débarquement sur les plages normandes, il est nécessaire de rappeler qu’une des premières mesures du gouvernement provisoire de la République française fut la création d’EDF par le ministre communiste Marcel Paul.
A l’aube du 21e siècle face aux défis de la transition écologique, le contrôle public du secteur de l’énergie est une nécessité. Dix ans après un investissement de 100 millions d’euros des collectivités territoriales normandes pour aménager le port de Cherbourg en Cotentin et y accueillir les industries des EMR, les errances stratégiques de LM Wind Power sont inacceptables.
La volonté du ministre délégué en charge de l’industrie et de l’énergie Roland Lescure de passer la voie du décret pour la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie est une source vive d’inquiétude tant les enjeux pour le Cotentin, notre pays et l’Europe sont importants. Dans ce contexte, le PCF Manche exige :
-La tenue d’une débat parlementaire et donc l’élaboration d’une loi sur la PPE
-La création d’un établissement public en charge de toutes les énergies. A l’heure des récentes annonces du développement du site industriel d’Orano-La Hague, il sera le cadre nécessaire de la coordination des différents acteurs du secteur afin de réussir le mix-énergétique.
-La fin de la politique de cadeaux fiscaux du gouvernement aux groupes industriels sans l’exigence de contreparties. Une politique fiscale rationnelle aurait permis d’éviter que le groupe Orano puisse réclamer près de 7 millions d’euros auprès de l’État au détriment du Cotentin et de ses habitants.
Dans l’immédiat, nous appelons à voter massivement aux prochaines éléctions européennes du 9 juin prochain pour la liste La Gauche Unie pour le mode du travail conduite par Léon Deffontaines et sur laquelle figure la candidat manchois Lionel Lerogeron. Cette liste porte l’exigence d’une révision des articles du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) sur l’énergie et la création d’une agence européenne de l’énergie pour enfin sortir de la logique de marché qui n’a fait que rendre nos factures énergétiques toujours plus lourdes.